Notre chemin de parents

Publié le par mp

J'ai peu de temps pour construire un article clair et compréhensif, mais ça fait un moment que ça me trotte dans la tête d'essayer d'expliquer 'notre chemin' de parents.

Alors, comme Edwige Antier remet sur le tapis une "loi anti fessée",
et parce que récemment le témoignage m'a été fait, d'une violence sur un enfant, décrit avec tellement de culpabilité et tellement de désarroi face au manque de ressources voici quelques idées/liens en vrac.

Parce que le chemin de la non violence commence par un travail sur soi et sur l'enfant que nous avons été,
parce qu'il faut trouver d'autres ressources que celles que nous avons connues et celles qui nous entourent...

N'hésitez pas à m'en donner d'autres !

Je rappelle aussi que, par ce blog, je ne souhaite "faire de leçons" à personne sur la manière d'élever nos enfants, que je n'oblige personne à lire mes articles : à chacun son chemin.


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49 toxicité visible ou invisible de certains parents

martine

 

BULLETIN 49 JUILLET 2006
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Education et abus de pouvoir : de la toxicité visible ou
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invisible de certains parents.
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Nous avons vu dans le dernier bulletin que le principal obstacle au bonheur était du à la peur du changement, peur qui prend racine dans notre toute petite enfance. En ce temps là, entrer en conflit avec ce que nos parents voulaient et attendaient de nous comportait le risque majeur de perdre leur amour et leur protection et par-là même mettre en danger notre survie. Même devenu grand, même adulte, dans notre inconscient cette peur n’a pas perdu de son intensité alors même qu’elle est devenue aussi ridicule qu’inadaptée.

C’est dire à quel point nos premières relations influencent toute notre vie d’adulte à notre insu. C’est le système familial qui crée la vision que le futur adulte aura du monde, ses croyances et comportements dans tous les domaines (professionnel, social, sexuel, moral, relationnel….). Ceci sous-entend bien sûr que si nous avions été immergés dans un milieu très différent, nous serions nous même totalement différent. Immense blessure pour l’égo et de ses certitudes, c’est toutefois le premier pas vers la compréhension de soi même et des autres et vers la tolérance, mais aussi l’espoir de retrouver cette liberté d’exister trop tôt volée dans certains cas.

En effet, rien ne sert de dramatiser. Elevé dans une famille « normalement équilibrée » cet apprentissage tout automatique et prédéterminé qu’il soit, peut être une source de repères et de stabilité. Et compte tenu que personne n’est parfait, ce ne sont pas quelques erreurs ou maladresses ponctuelles de nos parents qui ont le pouvoir de nous marquer à vie. Toutefois des comportements toxiques répétitifs sur un long terme peuvent influencer de manière très destructive la vie future de l’adulte. C’est de ces comportements qu’il est question aujourd’hui, tant à titre préventif que pour permettre d’en prendre conscience si malheureusement le mal est fait. Prendre conscience des schémas erronés dont nous sommes victimes n’a pas pour but de ressasser le passé, ni de réveiller les vieux conflits (de toute façon, ils sont loin d’être endormis). Il est nécessaire pour qui veut devenir un tant soit peu maître de sa vie de faire ce travail parce que ces schémas ont pour malheureuse caractéristique d’induire en nous une sorte de compulsion à la répétition. Et beaucoup voient leur épanouissement personnel entravé par une force incontrôlable parce qu’inconnue, souvent confondue avec le hasard ou le destin qui nous amène à répéter inlassablement les mêmes relations, les mêmes échecs, les mêmes erreurs, revivre les mêmes peurs, buter devant les mêmes obstacles comme pour enfin s’en libérer et les résoudre.

Je vous invite donc à faire un tour d’horizon des catégories les plus destructrices de parents. Ceci n’est pas leur procès, car eux-mêmes ne sont pas devenus comme çà par hasard, mais simple constatation du mal qui peut être fait par un adulte sur un enfant.

I° Les parents physiquement violents
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On pense immédiatement à l’enfant battu par un parent alcoolique qui terrorise toute la famille par ses crises aussi violentes qu’imprévisibles. Image basée malheureusement sur une réalité quotidienne dans certains foyers, mais qui se retrouve aussi de manière moins caricaturale partout où le respect de l’enfant est bafoué par un adulte qui pense que les coups sont une méthode éducative, comme si la peur pouvait rendre raisonnable ! De tels parents quel que soit le « modèle éducatif » derrière lequel ils se cachent sont dominés par le besoin de se défouler et le manque de contrôle de leurs impulsions. Manque de contrôle aggravé d’une bonne dose de lâcheté qui les conduit à s’en prendre à une proie facile. Ils ont le plus souvent hérité eux-même de modèles comportementaux où la violence est la seule issue aux conflits. Eux-mêmes sont très souvent victimes de grandes carences affectives, source de leur intolérance à la frustration et en particulier la frustration induite par le fait que l’enfant érigé au rang de parent s’avère incapable de combler ces carences.

Un mécanisme également très actif chez ces personnes est la projection. Projection sur l’enfant élu bouc émissaire de leurs propres côtés noirs, de tout ce qu’ils refusent en eux : leurs insuffisances, leur honte, voire leur haine d’eux même qu’il est plus facile à voir et punir chez l’autre que chez soi.
Bien sûr la consommation d’alcool ou de drogue joue un rôle favorisant, bien qu’elle ne soit pas indispensable.

Des enfants victimes de tels sévices subissent avec la plus haute intensité un sentiment de désarroi puisqu’ils sont trahis et violentés par la personne même censée assurer leur protection. Ils apprennent très vite à vivre en état de qui-vive perpétuel, dans l’attente de la prochaine crise dont ils ne comprennent pas forcément ce qui la déclenche. Mais y-a t-il quelque chose à comprendre puisque ce n’est pas leur problème mais celui de l’adulte ? Chose difficile à admettre pour un enfant qui voit l’adulte comme tout puissant et ayant toujours raison, ce qui va très rapidement les amener à penser qu’ils méritent ce qui leur arrive. D’où le sentiment d’être mauvais, qui conduit la totale perte d’estime d’eux même entraînant culpabilité et honte sentiments qui les suivront toute leur vie. En même temps s’installe face à une telle trahison la perte de confiance en l’autre doublée de la perte du sentiment de sécurité qui peut les amener pour longtemps à vivre dans une prison émotionnelle où tout rapprochement affectif est à éviter comme hautement dangereux.

Il y a souvent quelque chose de très difficile à admettre chez les anciens enfants victimes de maltraitance, probablement parce c’est pour eux renoncer au peu d’amour et de réconfort qu’ils ont reçu dans leur enfance : parfois les deux parents se montrent violents mais ce n’est pas forcément le cas général. Souvent un seul des parents l’est, l’autre se contentant de laisser faire, ou de réconforter l’enfant après la crise, voire de lui demander de faire des efforts pour cesser de déclencher de telles crises ! Il est souvent difficile d’admettre que le parent passif est complice de cette violence, et que lui aussi trahit l’enfant à qui il doit protection. La grosse erreur que commet souvent l’enfant est de croire que le 2° parent est une victime au même titre que lui, voire se sentir le devoir de le protéger.

Le futur adulte n’aura alors pour seules issues, soit de reproduire le mécanisme de la violence, familiale ou dans un tout autre registre, se tournant vers la délinquance ou les comportements anti-sociaux de tous ordres, soit de perpétuer le seul rôle qu’il croit mériter, celui de victime, et se lier avec des personnes qui joueront son jeu. Ainsi telle femme ayant vu battre sa mère ou ayant elle-même subi des sévices tombera par « pur hasard » sur un (des) conjoint(s) ou compagnon(s) eux-mêmes violents ou dégradants.

Le comble de la violence se retrouve bien sûr dans l’inceste, également beaucoup plus répandu qu’on ne le croit et pas seulement dans les milieux défavorisés ou primaires. Là encore se retrouve la responsabilité à part quasiment égale du conjoint complice. Outre l’humiliation, la perte de confiance et toutes les conséquences néfastes dues à l’usage de la violence sur enfant que l’on vient de voir, les effets en sont largement plus pervers, pouvant amener à un véritable dégoût de soi.

Il se trouve de plus que souvent l’inceste encore plus que la violence simple se trouve doublé de chantage affectif et de menaces visant à obtenir le silence de l’enfant le coupant de toute possibilité d’être aidé.
L’enfant va en ressentir une très violente et très durable honte, même s’il n’est pas forcément en âge de tout comprendre de ce qu’il subit. Déjà, parce qu’il s’imprègne de la honte et de la culpabilité de l’agresseur qui ne peut qu’être présente à moins que ce dernier ne soit psychotique ou totalement pervers. De plus les menaces visant à obtenir le silence de la victime jouent sur la culpabilisation, rendant encore une fois l’enfant responsable de ce qui lui arrive. C’est le trio infernal : peur-assujetissement-culpabilisation grâce auquel on peut détruire n’importe qui pour obtenir sa soumission.

Cette honte atteint son maximum en cas de plaisir éprouvé lors de ces actes ou de ces caresses, chose dont on ne parle peut être pas assez. En fait, il s’agit d’un plaisir extrêmement ambivalent mêlé d’impuissance, d’angoisse, voire d’horreur qui conduit en fait à la confusion la plus totale et entache de honte toute une vie.

La future sexualité reste le plus souvent marquée d’une hyperexcitabilité honteuse et angoissée à moins qu’elle ne soit définitivement bloquée parce que jugée « sale » ou vécue dans des relations avilissantes telles que la prostitution. La forte honte qui perdure peut conduire à des conduites telles que toxicomanie, alcoolisme ou comportements auto-destructeurs en tout genre.

2°) Les parents moralement violents
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Mais la violence agie sur un plan physique, tout odieuse quelle soit ne doit pas faire oublier qu’elle a son pendant qui est la violence morale tout autant destructrice si ce n’est plus, dans la mesure où les traces en sont invisibles et qu’elle n’est pas toujours reconnue comme telle. Là, pas de coups, pas de sévices, pas d’abus. Simplement un long travail de sape de l’estime de soi au travers de dénigrements, d’humiliations, de honte, de moqueries (publiques de préférence). C’est le fameux « tu es nul, tu ne feras jamais rien dans la vie ». Mais çà peut aussi bien être de véritables insultes quotidiennes.
On découvre là encore tous les mécanismes décrits ci-dessus, projection, manque de contrôle de l’agresseur, enfant bouc-émissaire, etc….La seule différence est que la violence reste cantonnée au niveau verbal ainsi qu’à l’attitude de mépris exprimée envers l’enfant. Si la crise d’insultes existe bel et bien dans certains foyers, elle prend souvent une forme plus perverse. Voici quelques exemples de cas insidieux, dont la violence n’apparaît pas forcément au premier abord :

-le rabaissement systématique de l’enfant par des paroles méprisantes, la critique systématique de tout ce qu’il fait, etc….

-la compétition inconsciente du parent qui au fond de lui n’admet pas d’être dépassé. Pour se sentir le plus fort (ce qu’il n’est pas forcément), il va éprouver le besoin de dévaloriser l’autre, lui induire le fait qu’il n’est bon à rien. Quel meilleur moyen d’ailleurs pour briller quand on manque d’éclat que d’éteindre l’autre ? D’où là encore une immense perte du sens de sa valeur propre chez l’enfant doublé d’une très forte culpabilité à faire mieux que le parent qui peut le pousser à se mettre toute sa vie en situation d’échec.

-toujours sur le registre de la rivalité, telle mère peut ne pas supporter de voir sa fille devenir femme à l’adolescence, n’acceptant pas de vieillir et de devoir passer la relève. Elle pourra alors être très dévalorisante, voire insultante envers la féminité naissante de sa fille.

-Le père peut jouer le même rôle de dévalorisation et de non-reconnaissance de la femme qui naît chez sa fille. C’est en général du au fait qu’il élève une barrière entre elle et lui qui a beaucoup de difficultés et de gêne sexuelle face à cette nouvelle femme qui habite sous son toit et qu’il ne peut plus regarder comme la petite-fille d’hier. Il va alors projeter sa gêne et sa culpabilité sur elle ce qui peut le rendre proprement odieux à force d’être moqueur, critique et dévalorisant.

-Un petit détour chez les parents perfectionnistes, ceux qui en demandent toujours trop à l’enfant devenu symbole de leur propre perfection vécue par procuration : s’ils rendent leur enfant parfait, eux-mêmes pourront alors avoir la certitude qu’ils sont parfaits. Cette mission impossible est d’avance vouée à l’échec et l’enfant va alors devenir le « bouc émissaire » de la honte familiale.

3°) Les parents possessifs :
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a)Les parents dominateurs par sollicitude anxieuse :
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Chez eux, nulle violence apparente, nulle volonté affichée de « casser » l’enfant, bien au contraire, ils sont souvent érigés en tant que modèle du « bon parent ». Ils sont simplement anxieux, inquiets et très soucieux du bien de l’enfant. C’est à ce titre qu’ils exercent leur contrôle. La domination se cache encore une fois derrière le fameux « c’est pour ton bien » !

En fait ces parents souffrent d’un grand sentiment de vide personnel, et vivent au travers du pouvoir exercé sur leurs enfants. Leur plus grande angoisse est de perdre ce pouvoir et de se retrouver face à eux-mêmes et leur désert intérieur. Mais au lieu d’exercer leur autorité de manière franche et ouverte, de montrer qu’ils sacrifient les besoins de l’enfant aux leurs, ils se cachent derrière le fait qu’ils sont indispensables et que l’enfant ne saurait se débrouiller sans eux. En fait ils ont besoin qu’on ait besoin d’eux pour exister et n’hésitent pas à mutiler l’enfant de son autonomie, son droit à une vie qui lui appartienne et l’accès à ses propres désirs.

Bien sûr l’enfant « mis sous cloche » aura les plus grandes difficultés à atteindre l’autonomie et se séparer d’un tel parent. D’autant que la culpabilité encore une fois va s’en mêler car il sent bien inconsciemment le désir de non-séparation du parent et en déduit que son autonomie ne peut être gagnée qu’au détriment de l’autre d’où le sentiment de devoir faire du mal à son parent pour avoir le droit de vivre. De ce déchirant dilemme « lui ou moi », l’enfant sortira toujours perdant.

Le problème, c’est que de tels parents ne lâchent pas le morceau facilement et que cette « mise sous dépendance » peut poursuivre l’enfant longtemps après son accession au statut d’adulte. De tels parents verront le futur conjoint de leur chère progéniture comme un rival qui leur vole leur possession et n’hésiteront devant rien pour la reprendre quitte à créée des conflits familiaux extrêmement complexes et intenses où l’enfant va se voir écartelé entre conjoint et parent qui n’a de cesse d’évincer le rival.

b) parents manipulateurs
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Ces parents sont d’autant plus dangereux qu’ils n’hésitent pas le plus souvent à devenir manipulateurs quand ils sentent leur progéniture leur échapper. On passe alors de « c’est pour ton bien » à « après tout ce que j’ai fait pour toi ! ».

Il y a manipulation chaque fois qu’on n’annonce pas son intention réelle et qu’on use de moyens détournés pour amener l’autre à se conduire à notre avantage, chose qu’il aurait probablement refusé si on le lui avait demandé honnêtement. Il s’agit donc de ne pas se dévoiler, ne pas montrer où on veut en venir. En fait le seul objectif est la prise de pouvoir sur l’autre au travers de la sollicitude et de la gentillesse. Ne supportant pas de voir leurs enfants s’autonomiser, ils vont les persuader qu’ils leur sont indispensables, peu importe si au passage, ils les étouffent et leur volent leur vie, détruisant de plus toute capacité d’indépendance chez eux en leur distillant au quotidien qu’il sont incapables de se passer de lui….donc qu’il sont incapables tout court.

Mais comment se rebeller devant tant de gentillesse et de sollicitude, d’autant plus que le rôle de victime est la deuxième spécialité de ce genre d’individu après celui de Bon Samaritain. L’enfant qui voudrait simplement vivre ne peut le faire qu’au prix d’endosser le rôle de bourreau d’un parent rien moins que parfait !

Ainsi telle patiente dont la mère débarquait journellement, à l’improviste, comme si elle était chez elle sous prétexte de prendre les lessives et le repassage de sa fille qui n’en avait par ailleurs nul besoin et essayait en vain d’échapper à ses services forcés. En vain, la mère partait avec ses sacs de linge, non sans avoir créé dans la maison un remue-ménage hors du commun, surexcité les enfants qui devenaient intenables pour le reste de la journée, et j’en passe !
Mais avant d’emmener le précieux linge chez elle, elle prenait bien soin de faire un détour chez chaque commerçant du quartier pour exhiber ses sacs et son dévouement pour sa fille alors même qu ‘elle était elle-même « tellement fatiguée, au bord de l’épuisement …mais que faire avec une fille incapable de s’en sortir seule ! » Et devinez qui devait affronter le regard critique des commerçants ? Bien sûr pas la mère tyrannique cachée derrière son rôle de victime dévouée !
Avant d’accepter de se libérer de sa mère, ma patiente a du faire l’expérience de l’anorexie, comme pour garder le contrôle sur la seule chose que sa mère voulait bien lui laisser (et encore !) : son propre corps comme dernier refuge.

4°)Les parents déficients :
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Nous n’avons jusqu’ici parlé que des parents abusifs de manière ouverte ou masquée derrière une sollicitude dévouée qui est le masque de la volonté de dominer l’autre quitte à le détruire, ce qui en général ne manque pas d’arriver (je parle bien sur d’une sollicitude excessive et étouffante pas de l’intérêt sincère que peut avoir un vrai parent pour le bien-être de son enfant).

Abordons maintenant une autre catégorie, ceux qui sont incapables de tenir leur rôle de parents. Non qu’ils ne fassent tout sur le plan matériel, mais simplement qu’eux-mêmes grandement carencés affectivement s’avèrent incapables de donner le minimum de nourriture affective dont tout enfant a besoin et au travers de laquelle il pourra acquérir la confiance en soi et le sentiment de mériter d’être aimé.
Ces parents là ont une méchante tendance à inverser les rôles et comptent sur leurs enfants pour combler leurs manques à eux.

Responsabilité écrasante pour un enfant qui non seulement ne peut réussir une telle mission, mais encore en retire une culpabilité extrême car une telle attitude induit qu’il est responsable du bonheur de ses parents et qu’il a failli à sa mission !
Ceci peut se passer également en cas de parent dépressif, incapable d’apprécier quoi que ce soit et en particulier les efforts de l’enfant.

De tels enfants partent dans la vie avec la certitude qu’ils n’en font jamais assez, ne sont jamais à la hauteur des attentes de l’autre dont le bonheur ne dépend bien sûr que d’eux…et l’immense culpabilité liée à de telles idées aberrantes, puisque bien sûr personne ne peut faire le bonheur de l’autre….simplement y contribuer, à condition que l’autre en question le veuille bien, et soit lui-même apte au bonheur !

De la même manière que les enfants manipulés, de tels êtres vont perdre leur identité propre pour la mettre au service de ceux qui les entourent.

5°)Pourquoi alors leur rester fidèle quand on n’y est plus
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obligé ?
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Compte tenu du degré d’immaturité du petit homme à la naissance, le besoin primordial est celui de protection. Donc d’une part pour être protégé, il faut être aimé et approuvé et beaucoup n’ayant trouvé ni cet amour ni cette protection en feront la quête de toute une vie.

De plus l’être (donc le parent en général) qui apporte cette protection grâce à laquelle nous pouvons survivre est vu du moins au tout début, à l’égal d’un Dieu parfait donc ayant toujours raison, tout puissant donc détenant le pouvoir absolu de récompenser et de punir, et bien sûr omniscient, sachant tout de nous.

Quand les besoins originaux sont satisfaits et que le développement se poursuit normalement, au fur et à mesure que l’enfant gagne son autonomie, ce besoin de sécurité diminue et avec lui cette image irréaliste des parents qui reprennent une dimension beaucoup plus humaine. A ce titre, leurs idées et principes deviennent discutables et criticables.
Mais pour peu qu’il y ait des failles dans l’acquisition de ce sentiment de sécurité ou que les parents s’opposent à l’autonomisation de l’enfant ce qui est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense, le besoin de protection perdure anormalement et avec lui cette image de Parents Divins.

Le problème c’est que s’ils sont parfaits et nous critiquent c’est qu’on a forcément tort, s’ils sont parfaits et ne semblent pas satisfaits de nous, c’est qu’on n’est pas quelqu’un de bien, s’ils ont l’air chagrin, c’est forcément nous qui sommes insuffisants, s’ils ont l’air blessé, c’est qu’on est mauvais, qu’on ne soit pas à la hauteur de leurs exigences, et nous voilà nuls, etc. etc… puisque eux de toute manière ne sauraient être remis en question…et on perd ainsi tout sentiment de notre valeur propre ce qui aura de très graves conséquences pour notre vie ultérieure.

Certains parents entretiennent sciemment cette image de perfection. Il se peut aussi que nos parents soient tellement toxiques ou défaillants que nous entretenions nous-mêmes cette image afin d’éviter de faire face à la vision de leur insuffisance, voire de leur trahison ou leur manque d’amour. Voir ceux qui nous protègent indignes de notre confiance est certainement une des plus dures épreuves qu’un enfant doit affronter…et en général, il ne l’affronte pas. Mais quand des dizaines d’années après l’adulte refuse encore cette confrontation à la réalité, on peut dire qu’il prend envers lui-même le relais de la maltraitance parentale.

Encore une fois, on ne peut réécrire l’histoire et le passé ne changera plus. Alors pourquoi remuer tout çà me direz- vous ? Simplement comme on l’a vu au début parce que les schémas de comportements inscrits dans l’enfance deviennent les schémas de comportements de toute notre vie et induisent le choix de nos relations intimes sur le modèle parental (si vous ne me croyez pas jetez un œil sur votre vie sentimentale en toute bonne foi, le choix du partenaire et la vie de couple étant le lieu privilégié de jeu de ces comportements répétitifs).Regardez si vous avez une piètre image de vous, d’où cela peut vous venir…. Ne me croyez surtout pas sur parole, juste regardez chez vous et autour de vous et posons-nous ensemble la question : est-il vraiment utile de perpétuer une erreur qui n’est même pas la notre au détriment de notre épanouissement personnel sous prétexte de ne pas oser prendre une autonomie que nous sommes censés avoir depuis longtemps ?

La question reste ouverte, et bien sur la réponse ne peut être qu’individuelle.
Mais j’espère quand même que le goût de liberté que donnent les vacances vous donnera aussi celui de la seule vraie liberté : la liberté intérieure et le bonheur d’être soi même.

Bonnes vacances à tous et à très bientôt

Martine Massacrier
martine@adps-sophrologie.com




Envoyé le 01/07/2006

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<br /> Je n'ai pas réussi à lire encore, je me sens restimulée par ce sujet... (mais dans quelques jours sans doute) et je vais acheter<br /> http://www.amazon.fr/Parents-toxiques-Comment-%C3%A9chapper-emprise/dp/2501052609/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1257758891&sr=1-1 ainsi que<br /> http://www.amazon.fr/Prendre-vie-main-r%C3%A9ciproque-%C3%A9motionnelle/dp/2850086037/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1257758760&sr=8-1<br /> Merci pour cet article, du fond du cœur. Algrid<br /> <br /> <br />
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